5.10.11

Foenkinos David - Nos séparations




Résumé de l'éditeur:

"Je pense à Iris qui fut importante tout de même, à Emilie aussi, à Céline bien sûr, et puis d'autres prénoms dans d'autres pénombres, mais c'est Alice, toujours Alice qui est là, immuable, avec encore des rires au dessus-de nos têtes, comme si le premier amour était une condamnation à perpétuité".
Alice & Fritz s'aiment, et passent leur vie à se séparer. Les raisons: la cyclothymie des mouvements passionnels, les parents et les beaux-parents, le travail et les collègues, les amis d'enfance, deux polonais comme toujours, les cheveux & les dents, une longue histoire de cravate, la jalousie, et Schopenhauer bien sûr.

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Il y a un seul inconvénient à avoir lu La délicatesse comme premier roman de Foenkinos. C'est la peur d'être déçu. Je veux dire, quand on a mangé un chocolat fourré à la praline, on a peur de tomber sur un avec de la liqueur dedans. C'est du chocolat quand même, mais ça n'a rien à voir.
Là j'ai ouvert la boîte, j'ai pris le chocolat, j'ai mis deux dents dedans (paronomase, révision des figures de style oblige) et.. Et j'suis tombée sur un chocolat fourrée à la praline avec de la crème anglaise en plus. Je l'ai gobé.
Plus sérieusement (& de façon moins gourmande), Nos Séparations est magique. Magnifique. Je le mets dans mon top 10 obligatoirement. Dans mon top 5 sûrement. Et dans mon top 3 possiblement.
Nos séparations est LE livre que j'aurai aimé écrire. C'est la première fois que je ressens un truc comme ça, mais c'est ce que je me suis dit une fois le livre refermé.
Ce que j'ai pensé ensuite ? Ne jamais me séparer trop longtemps de ce livre. Le faire lire par tout le monde. Le relire mille fois.
Me tatouer le livre en entier sur le corps. Me servir des pages comme de feuilles de thé, infusion à la magnificence. L'acheter en 12 exemplaires, un pour chaque pièce de ma maison. Me le faire greffer à la place du coeur. Sûrement.

Disponible en grand format: Gallimard, 16€
Disponible en format poche: Folio, 5.70€

2.10.11

Grisham John - La Confession.




Résumé de l'éditeur:

Donté Drumm, jeune Afro-Américain de 27 ans, n'a plus que quelques jours à vivre. Après huit années passées dans le couloir de la mort, il va être exécuté par injection létale pour un crime qu'il n'a pas commis. Ce n'est pas lui qui a enlevé, violé & tué Nicole Yarber, une pom-pom girl de son lycée de Sloan, au Texas: des aveux lui ont été extorqués par des policiers racistes & son procès a été une pure mascarade. Quatre jours avant l’exécution, un certain Travis Boyette se confesse à Keith Schroeder, pasteur à Topeka, dans le Kansas, et revendique ce meurtre odieux. Atteint d'une tumeur cérébrale, cet homme s'est résolu à sauver un innocent. Schroeder accepte de conduire Boyette au Texas: ce voyage va totalement bouleverser sa vie. Les deux hommes parviendront-ils à convaincre les avocats, les juges, le gouverneur de la crédibilité du multirécidiviste Travis Boyette ?
Dans la veine des meilleurs Grisham, voilà une intrigue politico-judiciaire très maîtrisée et qui se relève être un vrai réquisitoire contre la peine de mort.

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Le truc carrément dans l'actualité, après le meurtre de Troy Davis. Ce roman m'a filé un coup, une gifle, une claque. Que dis-je une claque, un énorme pain dans la gueule.
J'pourrais être hantée, vraiment. Je ne peux pas spoiler, je ne veux pas spoiler.
Tour à tour, on aime Boyette (qui s'appelle Travis: le début du prénom & la fin du nom de Troy Davis. Coincidence ?) on le déteste, on veut qu'il survive à sa tumeur, on espère qu'il en crèvera. On déteste la mère de la victime qui se base sur de fausses accusations, on lui pardonne parce qu'elle ne sait pas, on cherche à la secouer pour qu'elle ouvre les yeux. Mais trois personnes auront notre respect du début à la fin: Donté bien sûr. Le pasteur Schroeder. Et l'homme dont je suis tombée raide dingue, l'avocat. Intelligent, jamais suspicieux, se battant bec & ongles. Je crois que quand la vie d'un homme dépend de notre prestation devant un jury, on s'écroule. Mais pas lui. Jamais. Jamais jamais jamais.
C'est certainement le livre qui me hantera le plus ces prochains mois. Je déteste le gouvernement Texan, leurs vieux clichés & leur peine de mort stupide (au début de ma phrase j'pensais au bouquin, là j'suis plus sûre de faire la distinction avec la réalité).
Sérieux, donner au Gouverneur le droit de vie ou de mort sur quelqu'un, ça ne choque que moi ?

Pour comprendre le calvaire de Troy Davis, lisez ce livre. Et multipliez le par 1000.

Grisham vous êtes un génie. Et depuis que j'ai tourné la dernière page de votre livre, je suis différente.

Disponible en grand format (uniquement): Robert Laffont Best-Sellers, 21.50€

Beigbeder Frédéric - L'égoïste romantique.




Résumé de l'éditeur:

Cette histoire commence en l'an 2000. Oscar Dufresne a 34 ans. C'est un écrivain fictif, comme il y a des malades imaginaires. Il tient son journal dans la presse pour que sa vie devienne passionnante. Il est égoïste, lâche, cynique & obsédé sexuel - bref, c'est un homme comme les autres.
Ainsi l'auteur définit-il son livre, roman-journal et chronique des "people": "Il faudrait pour le délire dufresnien, en hommage à Malraux, la dénomination d'antijournal. C'est un miroir déformant que je promène le long de mon nombril."

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Il est de ces livres qui sont des tournants dans votre vie. Ceux qui font mal, qui font pleurer, ceux qui font sourire, ceux qui font rire. Et puis on a celui-ci, un peu à part. Oh il n'est pas seul dans sa catégorie: il y rejoint les seuls membres acceptés dans cette case, en gros les romans de Beigbeder (J'ajouterai bien le roman de Lolita Pille, mais ça on s'en tape).
Je sais pas qui je dois remercier, pour ne pas m'être arrêtée de lire Beigbeder après L'amour dure trois ans. J'aurai carrément loupé quelque chose en ne lisant pas l’Égoïste romantique.
Ya tout c'qu'on peut aimer: du cynisme, un tout ptit peu d'amour, des filles, un homme (vous comprenez ?), énormément de très belles phrases, parce que beaucoup beaucoup beaucoup d'intelligence & de culture chez Frédéric.
C'est pas tant l'humour & le cynisme que j'apprécie. Ce sont ses jolies phrases. Alors ouais, des jolies phrases j'pourrais en trouver dans Dumas, Balzac ou je ne sais quoi. Mais c'est plus chiant.

J'ai rien à dire en fait. J'ai juste vraiment vraiment apprécié ce livre (rien que pour la vanne de (et non pas sur) Amélie Nothomb :) )

Disponible en grand format: Grasset, 18€
Disponible en livre de format poche: Gallimard, 7.30€